Un jour, un lundi plus précisement, le 19 mai 1980, vint au Monde un petit d'Homme. A 17 heures précisement, le cri de Matthieu retentit sur Terre. Enfin... il fût en tout cas entendu dans toute la clinique Notre Dame de Grâce, à Nantes.
Pendant les 3 premiers mois, j'ai vecu à une vingtaine de kilomètres au sud de Nantes, au Pallet. Je n'en garde qu'un souvenir très vague (je dirais même inexistant).
Puis Papa et Maman ont fait construire une belle et grande maison à la Honchère. Là, j'en garde un souvenir indélibile par contre.
C'était (ça doit toujours être) en pleine campagne, et la verdure tout autour, que je n'ai jamais vraiment explorée.
Une deuxième bâtisse, d'origine mais retapée, servait de garage. Il m'arrivait de rentrer la voiture, sur les genoux de mon père, une grosse 504 bleu pétrole. Lorsque une scène d'un roman se passe dans un garage, c'est toujours là que j'imagine les héros. Il se trouvait au bout d'une grande allée en terre et gravier.
A droite du garage se trouvait le jardin, que je pensais d'une superfi d'un hectare... Plus tard, je me rendis compte qu'un hectare était gigantesque. Il ne devait, en réalité pas excédé 1000 m². De quoi tout de même y placer un pommier, dont le tronc, courant le long du sol avant de retrouver une allure plus habituelle, servait de banc, un grand chêne pubescent (pas vert attention), une demi-douzaine de bouleaux (oui, six...) et, au fond, des framboisiers et je crois me souvenir d'une petite haie séparant le potager et le gazon. Au delà du potager, hors de notre propriété, il y avait la vigne. Une immense étendue. Sur le terrain, il devait y avoir des fleurs aussi, mais là, ça devient vague.
Une terrasse en béton donnait sur ce jardin. Il y avait une grande table en bois peinte en blanc. La peinture était écaillée et le table en elle-même était très lourde. Mon père avait aménagé 2 rampes à pente douce pour que je puisse, à vélo, tourner, tourner, et tourner encore, dans ce petit monde.
La maison était composée d'un salon, grand, où trônait la télévision. Là même où ma petite soeur, Hélène, de 2 ans ma cadette, adorait jouer avec le boutons du volume, ce qui me value quelles grosses frayeurs... Acollé, sans mur de séparation, la salle a manger, où l'on s'installait principalement lorsqu'il y avait du monde.
C'est aussi un lieu qui me revient lorsque j'imagine des discutions romanesques.
Un massif escalier en bois blanc, collé à un vieux mur en pierre (ou un mur en vieille pierres), où j'adorais jouer aux playmobiles, nous menait à une mezzanine.
Là haut, la bibliothèque, composée, je crois, principalement des collections intégrales de Tintin et de Gaston. Mais il y avait aussi des BD de Western. J'ai, depuis, toujours regretté de ne pas être né au temps des cow-boys et des indiens. J'aurai choisi le camp des "armés à feu"... Quoi que... Je me souviens avoir eu un livre sur les Indiens et un tipi (petit et aux couleurs de Tintin).
Dans le salon, il y avait une cheminée aussi construite par mon père, et un ami. Photo à l'appui.
Dans la salle à manger, il y avait une porte fenêtre mais je ne crois qu'on ai jamais été autorisés, ma soeur et moi, à l'utiliser comme d'une simple porte. Il devait aussi y avoir un tas de meubles, un ampli pour les 33 et 45 tours de papa...
En sortant du salon, on arrivait dans le hall. Sur la gauche, la cuisine, petite, dans les tons ocre-passé, mais je me souviens surtout du frigo dans cette pièce... Là aussi, une porte accédait dehors. Sur la droite, la porte d'entrée; en face, le couloir qui desservait la salle de bain, les 3 chambres, les toilettes et, tout au bout, la buanderie. Je me souviens de la moquette bleue foncée dans ma chambre, du carrelage 33x33 grenat ou brique foncé du couloir, de la baignoire. J'avais un bureau métalique rouge, ou en pin ?
J'adorais cette maison. Je m'étais promis (?) de la racheter un jour... Je crois que ce n'est pas pour demain. Ni après demain, pour ceux qui se demande. J'y ai tous mes souvenir d'enfance.
Mon premier bisous, mes premières claques, mes rires, mes amis d'enfance, mon voisin Sylvain, mon chien Prisca. Déjà à l'époque je ne devais pas aimer la violence et j'avais déboulé dans la chambre de mes parents, en train de s'enguirlander, en pleurant et criant que je ne voulais pas qu'ils se rouspète dessus. Je crois que ça avait fonctionné, je ne les ai plus jamais entendu...
Je me souviens de l'ambulance venant chercher ma soeur en pleine crise d'épilepsie, du regard de mon père... Je me souviens d'un caillou, enterré avant l'allée principale, au bord de la route. Je crois que je n'ai jamais réussi à le retirer, c'était pourtant mon but. Je me souviens des orties, ça je m'en souviens bien. Mais aussi des tulipes. De la fois où les vaches du voisin se sont échappées, dévorant les belles fleurs de maman et laissant des traces dans la belle pelouse. Je me souviens de Victor, un voisin agé, et de son nougat. Plus tard, je connaitrais sa cave. Et pas que la sienne. Je me souviens des Leduc et de leur grande propriété à quelques centaines de mètres de notre habitation. Je les ai jamais vraiment connus, mais, d'après mon père, c'était pas très "utile". Je crois qu'ils avaient "trop" d'argent... Je me souviens du carrefour des 4 chemins. Les parents passaient tous les matins par là pour nous déposer chez tatate Paulette et tonton Louis.
Ils habitaient la Chapelle-Heulin. J'y ai grandi. Je passai mes journées devant la télé. Programme unique : TF1. Mais des fois, on changait pour passer sur La Cinq et ses séries américaines.
Ils avaient aussi un jardin mais beaucoup plus petit. Pourtant, avec tous les autres enfants que Paulette gardait, on s'y amusait bien. On avait été les premiers avec Hélène. J'étais donc le plus vieux. Louis avait un potager aussi mais bien plus étendu que celui des parents. Et il n'y avait pas de framboises mais plutot des choux.
Il y avait aussi des clapiers. Ah ces clapiers... Il étaient mignons les lapins, dedans. Tiens ? On mange quoi ce midi ? Oups... J'ai pas pu manger de lapin pendant des années.
Je me souviens des oeufs aux plats, qui cuisaient dans 3 tonnes de beurre. Humm! J'ai dû garder ce gout immodéré pour le beurre (salé). Devant la maison, il y avait une ancienne cage à poules (grosse cage), où ils avaient mis du sable pour qu'on y joue. On s'enfermait tour à tour dedans. Drôle de jeu. Comme ma nounou s'occupait aussi de fournir des bouteilles de gaz, elle avait une petite caissette rouge où elle gardait ses sous. Et un jour, j'y ai piqué quelques piècettes. Mais ça s'était vu. Voleur à 6 ans, c'est pas top. On me l'avait bien fait comprendre...
Paulette avait 2 enfants (bien a elle ceux-ci), Isabelle et Jean-Louis.
Elle, elle m'emmenait je ne sais où dans sa Simca 1100.
Lui, je le voyais pas souvent, jamais en fait, mais qu'on retrouvera plus tard, avec un rôle important.
A chaque fois que j'y retournais, mon jeu était de voir ce qui avait changé dans la maison. Et ça changeait tout le temps. Des bibelots en plus, une nouvelle horloge, la tapisserie.
A la Chapelle, il y avait l'école aussi. On y était tous réunis, de la maternelle au CE1. Avec 2 ans d'écart, je me sentais obligé de veiller sur ma petite soeur. Je passais mes récréations à ça. On me l'avais reproché. J'ai oublié ce que j'avais dans la tête en ce temps là. Avais-je si tort que ça ? Veiller sur sa petite soeur, qu'on sait fragile étant donné son handicap, je ne pense pas que c'était mal. Mais ça a dû me couper des autres. Il y avait Benoit, chez qui j'avais été, une fois, avec mon père, Phillipe, Mathieu, qui bégueyait, Nadji, et Marie. Ah Marie. Je crois que je l'aimais bien mais je suis sûr que j'étais terrorisé par l'autre sexe. Il y avait Pascaline aussi.
Cette école, j'y ai connu mes premières humiliations. Comme le joue où j'ai été chargé d'emmener le cahier d'appel (jaune il était ce p***** de cahier !) à une autre classe. J'y ai été, j'ai frappé, tout doucement, trop doucement sans doute et, n'ayant pas de reponse, je suis revenu en classe en expliquant ma mésaventure. On m'avait crié dessus. J'en rajoute mais il y a comme une grosse voix qui résonne encore quelquepart au fond de me mémoire. J'ai oublié la fin de l'histoire mais je n'y suis pas (plus ?) retourné. Ou ça aussi j'ai oublié.
Dans le bourg, il y avait le Docteur Mir. Oui oui, comme la station. Une boulangerie. Et l'Eglise. J'y ai passé quelques nuit de Noêl. On y allait à pied, il faisait froid, parfois il y avait de la neige. La campagne quoi.
En y repensant, je connais que 5 rues dans cette petite commune qui a bercée mon enfance. La rue de l'école; la principale, où on pouvait trouvé la boulangerie, le docteur, le Supermarché, qui était petit au début, et la Mairie au bout, les 2 qui longeaient l'Eglise et la rue des Jardins. Le numéro 1 surtout...
On m'avait annocé un jour qu'on allait déménager. Pour aller vivre au Canada. J'avais un oncle là-bas. On avait donc fait les cartons, Jean-Louis avait racheter la maison. On était parés pour une nouvelle vie. Mais, au moment de partir, on n'avais pas pû. Un problème vis-a-vis de la maladie de ma soeur. L'Etat canadien ne voulait pas qu'on vienne vivre chez eux...
On avait alors louer une petite maison au abords de la Chapelle. On y est resté une année. On était plus proche du bourg mais je ne pense pas que ça plaisais à mes parents. Ils avaient dû s'imaginer vivre au pays de Jacques Cartier et se retrouver coincer là ne devait pas les enchanter. Alors re-déménagement.
Vers Nantes, là où j'étais né, là où mes parents travaillaient.
Mais celà est une autre histoire. Un autre bout de la ligne droite. Le voyage continue.
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